La thalassothermie à l'échelle d'un quartier

 

Alors qu’actuellement environ 60% de la population mondiale vit sur le littoral, 75% habitera dans la grande zone côtière d’ici les trente prochaines années selon le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement). Il s’agit de l’héliotropisme qui est une migration volontaire vers une meilleure qualité de vie et un meilleur climat. On peut aussi noter que ce phénomène migratoire est parfois lié à celui du balnéotropisme, c’est-à-dire les personnes qui choisissent les territoires littoraux comme lieux privilégiés pour s’installer massivement.

De ce fait, les besoins énergétiques vont continuer d’augmenter. Pour répondre à ces besoins, certains quartiers font appel à la thalassothermie. En effet, les océans regorgent d’énergie et l’eau de mer peut désormais être utilisée de façon durable pour répondre aux besoins énergétiques croissants sur le littoral.

 

La thalassothermie est l’utilisation de la puissance calorifique de la mer pour alimenter en chaleur et en froid des infrastructures situées proche du littoral. La mer est une ressource locale,  disponible et quasiment inépuisable et l’eau de mer peut être utilisée pour chauffer et climatiser des quartiers entiers pour une meilleure efficacité énergétique, réaliser des économies et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Alors que Monaco, pionnier dans ce domaine, couvre 17% des besoins énergétiques avec 80 boucles, la France n’est pas en reste. Depuis plusieurs années, que ce soit pour la construction de quartiers, d’éco-quartiers ou pour de la rénovation énergétique, la thalassothermie est envisagée.

 

Marseille a été l’une des premières villes à miser sur la thalassothermie. Deux quartiers sont alimentés en chaleur et en froid grâce à l’eau de mer : Euromed 1 et Euromed 2. C’est en octobre 2016 que Thassalia, filiale d’Engie, met en place un réseau de chaleur dans un nouveau quartier d’Affaires de la cité phocéenne (Euromed 1). Ce réseau est alimenté par une centrale de thalassothermie de 20MW en froid et 20MW en chaud, grâce aux échanges de calories avec de l’eau de mer pompée dans le port. Un an plus tard, la filiale de Dalkia (Groupe EDF), Optimal Solutions inaugurait « Massileo », une centrale de thalassothermie chargée de produire de l’eau chaude sanitaire, du chauffage et de la climatisation pour 500 000 mètres carrés de bâtiments dans le quartier Euromed 2, qui permettent de bénéficier d'une énergie locale et renouvelable à 75%. Ce projet alimente l’éco-quartier baptisé Smartseille.

La ville de Marseille ne compte pas s’arrêter là avec un projet de thalassothermie pour alimenter le futur quartier des Fabriques.

Le réseau urbain de chauffage et de froid de la Seyne-sur-Mer est également alimenté par thalassothermie. L’équivalent de 980 logements sont chauffés et refroidis grâce à une pompe à chaleur sur eau de mer, source d’énergie locale et renouvelable.

La méditerranée n’a pas le monopole de la thalassothermie en France, dans le quartier de la Divette à Cherbourg, 2000 logements sont chauffés grâce à cette technologie.

thalassothermie quartiers 2

La thalassothermie est une énergie d’avenir.  De nombreuses villes l’envisagent pour diverses utilisations :

Boulogne-sur-Mer l’étudie pour chauffer et refroidir la zone portuaire Capécure. Sète pour alimenter un futur quartier de 3200 logements et Nice envisage aussi la thalassothermie pour répondre aux besoins énergétiques  et réduire d’importantes émissions de CO2 d’un quartier d’affaires de Grand Arenas et de l’écoquartier Nice Méridia. La Grande Motte a également un projet ambitieux pour pouvoir chauffer et climatiser un réseau d’environ 3100 logements à l’eau de mer par thalassothermie.

 

En France, de plus en plus d’éco-quartiers font leur apparition. Un éco-quartier est un ensemble de bâtiments de logements collectifs avec une consommation énergétique réduite au maximum. On estime 500 éco-quartiers en France dont 87 labellisés. De futurs éco-quartiers s’intéressent au potentiel d’une PAC sur eau de mer. Pour un éco-quartier proche du littoral, la thalassothermie peut répondre aux besoins énergétiques tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.

 

Afin de rendre la thalassothermie encore plus écologique et économique, le procédé Enerplage® permet d’obtenir de l’eau de mer hautement filtrée par le sable de la plage. Cette filtration naturelle permet de limiter l’impact de la prise d’eau sur la faune et la flore et de réduire considérablement l’utilisation de filtres à sable. Dans certains cas, l’eau peut être directement amenée vers la pompe à chaleur, sans filtration supplémentaire, pour chauffer et/ou refroidir vos bâtiments.